Monday, February 2, 2015

La relève des entreprises! Un enjeu très préoccupant pour le milieu des affaires.

L’évolution démographique est incontournable, la population vieillit et la génération des « baby-boomers »   arrive à l’âge de la retraite. On prévoit que dans les 10 prochaines années, près de 7 entrepreneurs sur 10 se retireront des affaires. On assistera alors à un transfert d’actif sans précédent au pays.


Selon un sondage réalisé en 2006 par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et qui a été largement diffusé,  34 pour cent des propriétaires de PME comptaient  se retirer de leur entreprise au cours des cinq années suivantes. Ce chiffre passant à 66% pour ceux qui planifiaient une retraite avant l’année 2016.


Mais la réalité fût toute autre. La crise financière de 2008 dont les effets perdurent encore aujourd’hui, a obligé un grand nombre d’entrepreneurs à reporter leur projet de retraite à plus tard.


En 2010, l’enquête de la Fondation de l’entrepreneurship a démontré un autre aspect de la problématique. Selon cette étude, 43 000 entrepreneurs prévoyaient se retirer avant la fin de 2015 alors que seulement 21 000 personnes souhaitaient reprendre une entreprise, engendrant ainsi un déficit de 22 000 propriétaires d’entreprise. Le problème du déficit de la relève entrepreneuriale est connu depuis longtemps et beaucoup d’efforts ont été réalisés pour stimuler l’entrepreneuriat au Québec.


Malgré tout, toutes les études et toutes les analyses convergent vers le même constat et confirment qu’il n’y a pas assez de relève pour reprendre toutes les entreprises dont les propriétaires partent ou partiront pour la retraite. En conséquence  de nombreuses PME vont simplement fermer et disparaître parce qu’ils ne trouveront pas quelqu’un pour les reprendre. On imagine facilement l’impact néfaste sur l’emploi et sur l’économie que cette situation pourrait engendrer. 

Au problème de la pénurie de relève s’ajoute malheureusement un autre facteur important. On constate en effet qu’une forte majorité des futurs entrepreneurs ont l’intention de créer leur propre entreprise plutôt que d’en acquérir une qui existe déjà. Cela peut s’expliquer par les difficultés à trouver le financement nécessaire et par les différentes initiatives gouvernementales qui encouragent le démarrage  des entreprises au détriment de l’achat d’entreprises existantes.

 Or, la catastrophe annoncée n’a toujours pas eu lieu. Certains repoussent leur retraite pour des raisons financières et d’autres constatent  qu’à 65 ans et même à 70 ans qu’ils ont encore la santé et qu’ils ont suffisamment de volonté et de plaisir pour continuer à travailler. Mais nous savons qu’avec le vieillissement, le niveau d’énergie décline alors que les facteurs de risque de santé vont en augmentant. Les « boomers » s’accrochent, mais pour combien de temps encore? En repoussant indûment leur retraite les propriétaires d’entreprises de la génération des «baby-boomers», prennent le risque de devoir vendre leur entreprise en situation d’urgence pour cause de maladie ou de décès ce qui évidemment n’est pas à leur avantage ni à celle de leur succession

. L’entreprise est souvent l’actif principal des entrepreneurs, et c’est assez désolant de penser que les efforts de toute une vie peuvent s’envoler en fumée parce que l’entreprise doit être vendue dans une situation de crise ou fermée parce qu’elle ne trouve pas d’acheteur. La vente d’une entreprise est une transaction complexe qui peut prendre beaucoup de temps à se réaliser et il faut s’y préparer longtemps d’avance. Pourtant, encore aujourd’hui, la grande majorité des propriétaires de petites et de moyennes entreprises n’ont aucun plan de relève. 

Certes iI est tard, mais peut-être pas trop tard, pour les entrepreneurs de la génération des «baby-boomers » s’ils s’y mettent dès maintenant.

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